Belgique : les dérives liées à l’euthanasie continuent

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Chez nos voisins belges, si l’euthanasie, autorisée depuis 2002, n’est plus un sujet tabou, elle ne fait toujours pas consensus. Le récent cas de Tine Nys, 38 ans, dont la demande d’euthanasie a été approuvée sur la base de souffrances psychiques liées à une rupture sentimentale, a rouvert la polémique sur les déficiences de la législation actuelle.

Les sœurs de Tine racontent que les trois médecins consultés (un triple avis prescrit par la loi) ont validé l’euthanasie sans échanger d’informations entre eux et sans proposer d’autres traitements. Pourtant, selon elles, la maladie psychiatrique dont souffrait Tine n’était pas incurable. Enfin, les deux sœurs donnent des détails atterrants sur les négligences commises par le médecin ayant pratiqué l’euthanasie.

Ce terrible témoignage, diffusé le 2 février par la télévision flamande, illustre les déficiences de la loi sur l’euthanasie. Des déficiences que le groupe chrétien-démocrate flamand (CD&V), partenaire de la majorité fédérale, pointe également, considérant qu’une révision de la législation actuelle est « absolument nécessaire ».

« La loi est là, il n’y aura pas de majorité pour revenir totalement dessus, mais elle peut être modifiée sur plusieurs points », explique au Figaro Yves de Graeve, secrétaire du groupe chrétien-démocrate.

L’euthanasie est en effet ouverte aux adultes faisant état « d’une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée ».

Or « le terme de souffrance psychique comme condition n’est pas assez clair. Il n’y a pas de protocole précis », ce qui ouvre le champ à « des interprétations de la loi trop laxistes », réagit le parlementaire Steven Vanackere, chef du groupe CD&V, interrogé par le Figaro.

On se souvient en France de la loi Veil dépénalisant l’avortement qui devait rester une solution exceptionnelle pour la « femme enceinte que son état place dans une situation de détresse » et, 40 ans après, de son application à des années-lumière de l’esprit de la loi initiale. Déjà la Belgique a autorisé, en 2014, l’euthanasie d’enfants atteints de maladies incurables et il est question de l’étendre prochainement aux personnes démentes. C’est pour lutter contre la banalisation d’un acte qui met fin à la vie que le CD&V plaide pour une révision de la loi, espérant qu’un large débat permettra au public de prendre conscience des dérives réelles de l’euthanasie.

M.R.


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